À Belfaa, au cœur de la région Souss-Massa, la commune incarne une dynamique territoriale ambitieuse en matière d’intégration des migrant-e-s, portée par une vision inclusive, des engagements concrets, et une forte mobilisation des acteurs locaux, de la diaspora et des institutions.
Deux projets illustrent avec force cette dynamique : le projet de terrain sportif de Belfaa, porté par l’association de la diaspora Coopération et Solidarité (Italie), et le projet « 1000 premiers jours de l’enfant », conduit par l’association Khamssa.
Un terrain de sport devenu symbole de vivre-ensemble
Le projet de terrain de proximité, mis en lumière dans la capsule, est emblématique de cette transformation. Né en 2018 d’une pétition citoyenne portée par de jeunes habitant-e-s de Belfaa, ce projet a été soutenu dès l’origine par l’Association Taqaddoum Belfaa pour le sport. Rapidement adopté par le conseil communal, une première phase de travaux a été lancée.
Le projet a ensuite été finalisé grâce à l’appui du programme PRIM (Programme régional des initiatives en matière de migration), qui en a permis le financement et l’intégration dans la feuille de route communale sur la migration.
Une troisième association locale a rejoint la dynamique autour du terrain de football, c’est l’association Anaruz, qui vient contribuer fortement à l’animation de cet espace avec les autres acteurs.
Aujourd’hui, ce terrain est bien plus qu’un espace sportif : il est devenu un lieu de rencontre, de dialogue interculturel et de cohésion sociale, accueillant chaque année un tournoi de football africain réunissant habitant-e-s locaux et nouveaux résident-e-s issus des pays tiers. Un symbole vivant du vivre-ensemble à l’échelle communale.
La migration intégrée dans le plan d’action communal
Cette initiative s’inscrit dans un virage stratégique plus large. Grâce à l’accompagnement du programme PRIM, la commune de Belfaa a intégré pour la première fois la dimension migratoire dans son plan d’action communal.
Parmi les réalisations majeures, figure la création d’un Bureau d’accueil et d’orientation des migrant-e-s, qui joue un rôle essentiel dans l’accès aux droits, aux soins, et à l’information, en coordination avec les centres de santé locaux, l’hôpital provincial et les associations partenaires.
Agir aussi pour la santé maternelle et infantile
Dans le domaine de la santé et du développement de la petite enfance, l’intervention de l’association Khamsa, appuyée elle aussi par le programme PRIM, vient compléter l’action de la commune. Son projet « 1000 premiers jours de l’enfant » a permis de renforcer les compétences des professionnel·e-s de santé (sages-femmes, infirmier-e-s) et de sensibiliser les familles – locales comme migrantes – à l’importance de la parentalité partagée et des soins précoces.
Cette approche contribue à réduire les inégalités d’accès à la santé et à consolider les liens sociaux au sein de la communauté.
Une synergie d’acteurs au service du territoire
Ce processus exemplaire repose sur une complémentarité solide entre plusieurs acteurs :
- La commune de Belfaa, pilote et coordinatrice des interventions, qui a su traduire les enjeux migratoires en politiques publiques locales ;
- Les associations locales (Taqaddoum Belfaa, Anarouz), actives dans les domaines sportif, social et sanitaire, au plus près des besoins du terrain ;
- Les associations de la diaspora, notamment Solidarietà e Cooperazione (Italie) et Khamsa (France), qui ont joué un rôle clé dans les dynamiques de co-développement ;
- Le programme PRIM, qui a soutenu techniquement et financièrement l’intégration transversale de la migration dans les politiques communales, tout en renforçant les initiatives locales portées par la société civile.
Une gouvernance territoriale inclusive et prometteuse
À Belfaa, la gouvernance territoriale se construit autour de la commune, nourrie par l’implication conjointe des acteurs de la société civile locale, de la diaspora et des institutions partenaires. Cette dynamique intégrée fait valoir la dynamique migratoire comme une richesse et une opportunité pour en faire un vrai levier de développement local durable, de cohésion sociale et d’innovation publique.
